Amanecer

L’écorce d’un arbre

attire mon regard,

et après, plus loin, plus au fond,

sont les silhouettes ébauchées d’autres qui m’appelent.

 

Traits délicats

et profils fragiles

finissent par se cacher dans la distance,

cette distance

qui jaillit autour de moi

et au milieu de ce bois somnolant

qui se réveille,

couvert par une voile épaisse de brouillard.

Et à mesure que j’avance,

un pas,

deux pas,

trois pas…

apparaissent là-bas, en face,

mille traits indéchiffrables et hémeles

en même temps que derrière moi

se diluent et s’effacent

sentiers déjà souillés par mon lent errement.

Et ainsi,

moi, enveloppé par cette réalité qui me semble un rêve

je sens la brume s’échapper,

avec paresse,

avec précaution,

avec nostalgie,

pendant que le tapis de feuilles mortes

étendu sur la tranquille et silencieuse pelouse,

ignore les blessures trop tardifs

dont il est frappé par le soleil.

Tout est beau!

Tout est solennel!

Tout est une joie que j’aimerais éterniser!

Quand je m’arrête

parmi les fragrances sauvages,

je sens mon âme

s’imprègner d’ineffables allégresses.

Je respire l’haleine de la flore

et j’offre à mon regard

des aventures dans la claire netteté des couleurs,

en même temps que,

avec ponderation,

j’écoute le susurre du vent

qui murmure à mes oreilles

beaucoup des choses que je crois comprendre

et qui me font sourire

quand je découvre ma naïveté.

Et de cette manière,

faisant parti du repos des feuilles,

des ramures, des écorces,

de la pelouse, de la rosée

et de la vie en plénitude,

je découvre ta présence,

ton visage délicat,

tes cheveux juveniles,

ton doux sourire dans ta bouche de princesse

et quelque chose en toi

qui me rend heureux.

Et les heures s’écoulent

et moi, je suis transporté par ton regard

en notant que le bois

dévient plus joli,

plus calme

et plus plaisant

parce qu’il folâtre dans tes pupiles vertes

comme des feuilles embrassées par le soleil.

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